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Archives de juin, 2011

Arrivée émouvante des deux journalistes ex-otages d’Afghanistan à Villacoublay

AFP – 30/06/2011 à 10:49

Les deux journalistes français, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier libérés mercredi après 18 mois de captivité en Afghanistan, ont exprimé leur joie et leur soulagement jeudi peu après leur arrivée à l’aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris.

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                                                          Photographe :  :: Carte de l'Afghanistan où les deux journalistes de France 3 ont été libérés
                                                                               photo : AFP

« J’ai faim de liberté, j’ai faim d’amour, j’ai faim tout court. Une énorme faim », a déclaré Stéphane Taponier sur France 3, son employeur. « On est très, très heureux ».

Hervé Ghesquière a évoqué « quelques problèmes de santé mineurs » et de la fatigue, mais précisé qu’ils avaient fait preuve d’un « moral d’acier ». Il a souhaité « retrouver une vie normale au plus vite ».

« On n’a jamais été menacés de mort, jamais frappés », a-t-il indiqué, disant avoir été séparé de Stéphane Taponier pendant huit mois. « Du 13 avril au 13 décembre 2010 », a-t-il précisé, expliquant se souvenir de toutes les dates importantes de leur détention.

« Les conditions de vie, c’est être enfermé 23h45 sur 24 », avec une nourriture « spécial montagne afghane », a raconté Hervé Ghesquière avec humour et très à l’aise, .

« A ce niveau-là, il n’y a pas eu de mauvaises choses, c’est sûr, mais évidemment, après, c’est l’enfermement, la mauvaise nourriture, le manque d’hygiène, mais pas spécialement parce que nous étions otages, mais parce que dans ces montagnes afghanes, on vit comme au Moyen-âge », a-t-il ajouté.

« Le plus terrible au début, c’est de se dire +mais qu’est ce qu’on va faire de toute la fin de journée, il est huit heures du matin, on va devoir vivre a priori sans rien à faire jusqu’à 10 heures du soir, rien à lire », a-t-il poursuivi.

Les deux hommes ont raconté avoir parfois eu accès à un poste pour écouter les radios RFI ou BBC.

Leur avion a atterri vers 08h45. Les premières images de leur descente sur le tarmac, sur lesquelles on les aperçoit de loin retrouver leurs familles, ont rapidement été diffusées sur TF1. On voit aussi le président Nicolas Sarkozy et son épouse Carla au pied de l’avion, venus accueillir les deux hommes. L’Elysée avait précisé dans la matinée que leur présence serait « discrète ».

« Ils nous ont raconté par le détail à partir du moment où ils ont été donnés par un taliban, un Afghan qui était avec eux et qui a joué le rôle de traître. Ils se sont fait coffrer tout de suite après », a raconté Paul Nahon, ancien directeur des magazines d’information de France 3 qui était dans l’avion de Kaboul avec les deux hommes.

Une centaine de personnes étaient arrivées tôt jeudi matin à l’aéroport situé dans les Yvelines pour attendre les deux hommes: leurs familles, de nombreux journalistes venus couvrir l’événement et des membres de leur comité de soutien dont Florence Aubenas, marraine du comité, qui fut otage pendant cinq mois en Irak.

Elise Lucet, responsable du magazine de France 3 « Pièces à conviction », émission pour laquelle travaillait les deux journalistes quand ils ont été enlevés, s’est dit « fière » d’eux, regrettant de n’avoir pu filmer leur descente d’avion.

« On nous dit que c’est un souhait des familles. On aurait aimé filmer la descente de la passerelle de l’avion. C’est une image symbolique qui nous tient à coeur », a-t-elle déclaré.

Enquêtant pour ce magazine de France 3, les journalistes avaient été enlevés le 30 décembre 2009 à 60 km de Kaboul, dans la province de Kapisa, où sont déployées les troupes françaises dans le cadre de la coalition.

La presse française saluait unanimement jeudi leur libération, tout en s’interrogeant sur les méthodes employées, en évoquant le contentieux avec le pouvoir politique juste après le rapt, et en rappelant les Français toujours otages dans le monde

Christine Lagarde désignée directrice générale du FMI

AFP – 29/06/2011 à 10:34

La ministre française de l’Economie Christine Lagarde a été désignée mardi directrice générale du FMI, devenant la première femme à diriger cette institution financière internationale.

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                                Photographe :  :: Le parcours de Christine Lagarde
                                                 photo : AFP

Mme Lagarde, 55 ans, doit commencer le 5 juillet un mandat de cinq ans, à un moment crucial pour le Fonds monétaire international. Car l’institution de Washington est aux prises en Grèce avec l’une des plus graves crises économiques qu’il ait eu à gérer dans son histoire.

La Française n’avait face à elle qu’un seul candidat, le gouverneur de la Banque du Mexique Agustin Carstens, 53 ans. Tous deux ont fait campagne dans le monde entier avant de plaider leur cause devant le conseil d’administration.

Le soutien apporté mardi par les Etats-Unis à la Française a achevé d’enlever tout suspense. Puis deux pays émergents très critiques des Européens, le Brésil et l’Inde, ont indiqué qu’ils soutenaient Mme Lagarde.

L’importance de ces voix a permis aux 24 membres du conseil d’administration de choisir rapidement Mme Lagarde, « par consensus », a indiqué le FMI dans un communiqué.

Celle-ci a remercié l’instance pour le « large soutien » dont elle a bénéficié.

« Le FMI a été au service de ses 187 pays membres pendant la crise économique et financière mondiale, ce qui l’a amené à évoluer profondément », a-t-elle ajouté dans un communiqué.

« Mon objectif premier à la tête de notre institution sera de faire en sorte qu’elle continue dans cette voie avec la même détermination et le même engagement », a-t-elle indiqué.

Sa première réaction était venue sur Twitter, cinq minutes après l’annonce officielle: « je suis honorée et ravie que le conseil d’administration me confie le poste de directrice générale du FMI ».

Paris s’est félicité de conserver ce poste. La désignation de Mme Lagarde est « une victoire pour la France » et « la présidence française se réjouit qu’une femme accède à cette importante responsabilité internationale », a indiqué l’Elysée dans un communiqué.

Mme Lagarde avait l’avantage d’être très bien connue des grands Etats membres du FMI. En quatre ans au poste de ministre des Finances, elle a régulièrement côtoyé tous les grands argentiers de la planète, et plus encore depuis que la France a pris la présidence du G20 en novembre.

La direction du FMI est la chasse gardée des Européens depuis 1946, grâce à un accord tacite avec les Etats-Unis, qui monopolisent la présidence de la Banque mondiale.

Mardi, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a prolongé cette tradition. « Le talent exceptionnel et la vaste expérience de Mme Lagarde apporteront une direction incomparable à cette institution, indispensable à un moment critique pour l’économie mondiale », a-t-il affirmé dans un communiqué.

Une tradition que l’organisation non gouvernementale Oxfam a aussitôt dénoncée. « Ce simulacre de processus de nomination porte préjudice à la crédibilité du FMI », a estimé Oxfam dans un communiqué. « Des rumeurs avaient circulé quant à une certaine ouverture, mais avant que les candidats aient été auditionnés, la décision était déjà prise ».

Mme Lagarde succède à un autre Français, Dominique Strauss-Kahn, qui a démissionné à la mi-mai après trois ans et demi à la tête du FMI, et qu’elle a dit mardi espérer rencontrer prochainement si la justice le permet.

Il paraissait très probable que M. Strauss-Kahn quitte son poste pour participer à la campagne présidentielle en France en 2012. Mais son arrestation à New York dans le cadre d’une affaire de crimes sexuels a précipité les événements.

M. Carstens a salué la désignation de sa rivale, la qualifiant de « dirigeante très compétente ».

Mme Lagarde doit assister au conseil des ministres de mercredi, puis démissionner de son ministère et atterrir à Washington lundi.

La gestion de la crise grecque devrait l’occuper très rapidement. Elle a appelé mardi les partis politiques à Athènes à « une entente nationale » et les créanciers de la Grèce à rester « au chevet » de ce pays en crise.

La Grèce réclame 110 milliards pour éviter sa faillite et celle de l’euro

AFP – 24/06/2011 à 16:07

La Grèce a chiffré vendredi à environ 110 milliards d’euros le deuxième plan de sauvetage dont elle a besoin pour éviter la faillite, avant une semaine qui s’annonce cruciale dans la course contre la montre visant à éviter l’embrasement en zone euro et au-delà.

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                                    Photographe : Eric Feferberg :: Le président Nicolas Sarkozy à la conférence de presse finale du Conseil européen à Bruxelles le 24 juin 2011
                                       photo : Eric Feferberg, AFP

A l’issue d’un sommet de l’Union européenne à Bruxelles, le Premier ministre grec Georges Papandréou a indiqué que les discussions portaient sur « un montant similaire au premier programme d’aide » de l’an dernier, qui prévoyait 110 milliards d’euros sur trois ans.

Lors du sommet, il a obtenu la promesse d’une mise sur pied, sous conditions, d’ici début juillet de ce deuxième plan. La chancelière Angela Merkel a salué un accord « important pour la stabilisation de l’euro ».

« Jusqu’à présent nous avons passé toutes les épreuves » et « à chaque fois la catastrophe a été évitée », s’est aussi félicité le président français, Nicolas Sarkozy, évoquant « une volonté de sauver l’euro », y compris parmi les banques et autres créanciers privés de la Grèce censés participer au nouveau plan d’aide.

Les marchés sont moins convaincus. L’euro reperdait du terrain face au dollar dans l’après-midi, après avoir progressé en matinée. Et si les Bourses de Paris, Londres et Francfort restaient bien orientées, celles des pays jugés fragiles (Espagne, Italie, Portugal) étaient dans le rouge.

Les ministres des Finances de la zone euro, qui se retrouvent de nouveau le 3 juillet à Bruxelles, doivent toujours convaincre qu’ils peuvent surmonter la crise.

Ils doivent notamment préciser les modalités du deuxième plan de sauvetage, et notamment la plus controversée, celle concernant la participation « volontaire » des créanciers privés, avec lesquels des consultations ont été initiées cette semaine dans plusieurs capitales.

Ils devraient aussi débloquer la prochaine tranche des prêts promis dans le premier plan grec, attendue ardemment par Athènes.

Mais la condition sine qua non reste l’adoption d’ici là par le Parlement grec d’un plan finalisé jeudi avec les bailleurs internationaux, qui allie mesures d’économies et privatisations pour un montant total de 28,4 milliards d’euros. Les coupes claires provoquent de fortes tensions sociales.

Vu le contexte social tendu -une nouvelle grève générale est annoncée les 28 et 29 juin-, les dirigeants européens appellent à une « union nationale » en Grèce, incluant l’opposition de droite. Cela assurerait l’adoption du plan, prévue d’ici le 30 juin, et aurait une valeur « symbolique », a souligné une source européenne.

Les Américains ont durement critiqué la cacophonie européenne et la lenteur à régler la crise grecque, qui menace de plonger toute la zone euro dans les turbulences, voire le reste du monde à l’image de la crise mondiale provoquée mi-2008 par la faillite de la banque Lehman Brothers.

Cette réputation de désordre s’est encore confirmée lors du feu vert donné vendredi pour que l’Italien Mario Draghi succède au Français Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque centrale européenne.

Présentée initialement comme une formalité, la décision a suscité jusqu’au dernier moment des tractations entre l’Italie et la France, qui ne voulait pas se retrouver exclue du directoire de la BCE quand Rome y aurait deux représentants.

Pour débloquer la situation, il aura fallu que l’actuel membre italien du directoire, Lorenzo Bini Smaghi, téléphone personnellement à Nicolas Sarkozy, ainsi qu’au président de l’UE Herman Van Rompuy, et qu’il s’engage à quitter son poste avant la fin de l’année.

Mort d’un 62e soldat français en Afghanistan

Un soldat français, un chasseur parachutiste de 1ère classe, est décédé samedi en Afghanistan suite à un tir d’insurgés, a annoncé l’Elysée dans un communiqué, ce qui porte à 62 le nombre de militaires français morts dans ce pays depuis fin 2001.

 
                                                    Photographe : Jean-Francois Monier :: Cérémonie d'hommage, le 25 mai 2011 dans la base militaire d'Auvours, à un soldat français décédé en Afghanistan
                                               photo : Jean-Francois Monier, AFP

« Au cours d’une opération en Kapisa, alors qu’il effectuait une mission de reconnaissance à pied, il a été mortellement blessé par un tir des insurgés », a précisé l’Elysée. Florian Morillon, 20 ans, faisait partie du régiment de Chasseurs Parachutistes de Pamiers (Ariège).

« Le président de la République présente à la famille et aux proches du soldat tué au combat ses plus sincères condoléances et s’associe à leur peine », a ajouté l’Elysée.

Le ministère de la Défense a précisé que l’accrochage avait eu lieu samedi après-midi dans le cadre de l’opération Endurance. Engagée au printemps, celle-ci vise notamment à maintenir en permanence deux compagnies – soit 200 à 300 hommes – au contact de la population, pour empêcher le retour des insurgés dans les zones de l’est du pays où sont déployées les troupes françaises.

Samedi, le jeune soldat a été immédiatement évacué et héliporté vers l?hôpital militaire de Kaboul où il est décédé des suites de ses blessures, a précisé le ministère.

Il était « déployé en Afghanistan depuis mi-mai 2011 » après avoir servi au Gabon et en République centrafricaine.

Le chef de l’État « réaffirme son soutien au peuple afghan et aux autorités afghanes. Il exprime la détermination de la France à continuer d’oeuvrer au sein de la Force Internationale d’Assistance à la Sécurité. Cette force, mandatée par l’ONU, a reçu la mission de contribuer au retour de la stabilité, au rétablissement de la paix et au développement en Afghanistan ».

De son côté, le Premier ministre François Fillon a présenté dans un communiqué « ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches du soldat décédé ».

« Il tient à saluer solennellement le dévouement et le professionnalisme de nos unités engagées en Afghanistan qui oeuvrent quotidiennement au service de la paix et de la sécurité, et à les assurer du soutien du gouvernement.

DSK plaide « non coupable », son accusatrice veut faire « éclater » la vérité

AFP – 07/06/2011 à 07:45

Dominique Strauss-Kahn a plaidé lundi devant un tribunal de New York « non coupable » d’avoir tenté de violer une femme de chambre, une décision attendue ouvrant la voie à un procès qui l’opposera à sa victime présumée, plus que jamais déterminée à faire « éclater » la vérité.

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                                  Photographe : Stan Honda :: Dominique Strauss-Kahn arrive au tribunal avec Anne Sinclair et deux gardes du corps, le 6 juin 2011
                                         photo : Stan Honda, AFP

« Non coupable », a déclaré en anglais l’ancien patron du FMI, après lecture de l’acte d’accusation par le juge Michael Obus dans une salle d’audience du tribunal pénal de Manhattan pleine à craquer de journalistes, surtout français.

Vêtu d’un costume et d’une cravate sombres, « DSK », debout entre ses deux avocats, a ainsi prononcé d’une voix faible ses deux premières paroles en public depuis son arrestation le 14 mai.

Le visage marqué, l’ex-chef du FMI était arrivé au tribunal vers 8H40 (12H40 GMT) dans une grosse voiture noire, accompagné par son épouse Anne Sinclair qui le tenait par le bras, sous les regards de dizaines de journalistes et photographes.

« DSK », 62 ans, a eu droit en outre à un comité d’accueil plutôt inhabituel: un groupe de personnes habillées en femmes de chambre, profession de la victime présumée, qui manifestait devant le tribunal, et dont les cris « Honte à vous! » étaient audibles à l’intérieur de la salle d’audience 12 étages plus haut.

Cette brève audience (sept minutes) était la troisième depuis l’arrestation de DSK il y a trois semaines. Sitôt celle-ci terminée, les avocats des deux parties se sont affrontés devant la presse, donnant un avant-goût des joutes juridiques qui devraient avoir lieu jusqu’au procès.

La décision de « DSK » de plaider non coupable est « une déclaration forte et éloquente », a dit un de ses avocats, Benjamin Brafman, ténor du barreau de New York dont la stratégie consiste à rejeter les accusations dont fait l’objet son client.

« Il va apparaître clairement qu’il n’y a pas d’élément fort montrant qu’il y a eu contrainte dans cette affaire, toute suggestion du contraire n’est tout simplement pas crédible », a-t-il assuré.

Riposte, par médias interposés, de l’avocat de la victime présumée: « c’était une agression sexuelle terrible », a affirmé Me Kenneth Thompson, précisant que sa cliente « reste digne, malgré la campagne de calomnie lancée à son encontre ».

« Elle viendra au tribunal, elle dira la vérité », a prévenu Me Thompson. « La victime souhaite que vous sachiez que tout le pouvoir, l’argent et l’influence à travers le monde de Dominique Strauss-Kahn n’empêcheront pas la vérité d’éclater sur ce qu’il lui a fait subir dans cette chambre d’hôtel ».

En plaidant non coupable, l’ancien ministre socialiste français a rejeté l’ensemble des sept chefs d’accusation, dont crimes sexuels, tentative de viol et séquestration, dont il fait l’objet à la suite du témoignage sous serment de la victime présumée, une femme de chambre de 32 ans d’origine guinéenne de l’hôtel Sofitel à New York.

DSK ouvre ainsi la voie à l’organisation de son procès public. Son prochain rendez-vous avec la justice a été fixé au 18 juillet et sera la « première d?une longue série d?audiences préliminaires au procès » dont la date n’est pas encore fixée, a indiqué le bureau du procureur.

S’il avait plaidé coupable, M. Strauss-Kahn aurait pu négocier une réduction de peine avec l’accusation. Il garde toutefois la possibilité de le faire jusqu’à son procès.

A l’image de l’intérêt que suscite cette affaire dans le monde entier, l’audience de lundi a été suivie par de nombreux journalistes, souvent arrivés au tribunal plusieurs heures à l’avance pour tenter d’avoir une place dans la salle. Nombre d’entre eux ont couvert l’événement en temps réel sur Twitter, écrivant frénétiquement sur les claviers de leurs smartphones.

Dominique Strauss-Kahn, qui a quitté le tribunal vers 09H30 (13H30 GMT), a rejoint environ quatre heures plus tard la maison luxueuse qu’il occupe depuis le 25 mai avec sa femme, à TriBeCa, un quartier « bourgeois-bohême » du sud de Manhattan. L’ancien directeur général du FMI y est en résidence surveillée depuis sa libération contre une caution d’un million de dollars.

La chute de « DSK », une des personnalités les plus influentes du monde jusqu’à son interpellation à bord d’un avion Air France en partance pour Paris, a provoqué un coup de tonnerre politique en France, où les sondages le donnaient favori dans la course à la présidentielle de 2012.

La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a appelé après l’audience à la « décence » et à « la quiétude » nécessaires « si on veut que la justice fasse son travail ».

« Nous attendons de savoir sa version des faits. Nous attendons de connaître sa vérité », a ajouté la numéro un du PS, reconnaissant qu’il s’agissait d’une « affaire privée qui nous touche individuellement et collectivement, personnellement et politiquement ».

 

Strauss-Kahn plaide « non coupable » et se dirige vers un procès

AFP – 06/06/2011 à 17:01

 

L’ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn a plaidé lundi devant un tribunal pénal de New York « non coupable » d’avoir tenté de violer une femme de chambre d’hôtel, une décision attendue qui ouvre la voie à la tenue de son procès devant un jury.

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                                  Photographe : Stan Honda :: Dominique Strauss-Kahn arrive au tribunal avec Anne Sinclair et deux gardes du corps, le 6 juin 2011
                                          photo : Stan Honda, AFP

« Non coupable », a déclaré en anglais M. Strauss-Kahn, après lecture de l’acte d’accusation par le juge Michael Obus dans une salle d’audience du tribunal pénal de Manhattan pleine à craquer de journalistes, surtout français.

Vêtu d’un costume et d’une cravate sombres, « DSK », 62 ans, était arrivé au tribunal vers 8H40 (12H40 GMT) dans une grosse voiture noire, accompagné par son épouse Anne Sinclair, sous les regards de dizaines de journalistes et photographes.

« DSK » a eu droit à un comité d’accueil plutôt inhabituel: un groupe de personnes habillées en femmes de chambre, profession de la victime présumée, qui manifestait devant le tribunal, et dont les cris « Honte à vous! » étaient audibles à l’intérieur de la salle d’audience 12 étages plus haut.

L’ancien ministre socialiste français a rejeté l’ensemble des sept chefs d’accusation, dont crimes sexuels, tentative de viol et séquestration, dont il fait l’objet suites au témoignage sous serment d’une femme de chambre de 32 ans d’origine guinéenne de l’hôtel Sofitel à New York.

En plaidant non coupable, « DSK » ouvre la voie à l’organisation de son procès public, qui pourrait avoir lieu dans les prochains mois et lors duquel il devra affronter la victime présumée, dont les autorités américaines n’ont pas révélé l’identité.

S’il avait plaidé coupable –ce qui eût été un coup de théâtre, ses avocats ayant toujours affirmé qu’il niait les faits– M. Strauss-Kahn aurait pu négocier une réduction de peine avec l’accusation. Il garde toutefois la possibilité de le faire jusqu’à son procès.

Sa prochaine audience a été fixée au 18 juillet.

Cette brève audience (7 minutes) était la troisième depuis l’arrestation de DSK il y a trois semaines. Sitôt celle-ci terminée, les avocats des deux parties se sont affrontés devant la presse, donnant un avant-goût des joutes juridiques qui devraient avoir lieu jusqu’au procès.

La décision de « DSK » de plaider non coupable est « une déclaration forte et éloquente », a dit un de ses avocats, Benjamin Brafman, un ténor du barreau de New York, dont la stratégie consiste depuis le début de l’affaire à rejeter les accusations dont fait l’objet son client.

« Il va apparaître clairement qu’il n’y a pas d’élément fort montrant qu’il y a eu contrainte dans cette affaire, toute suggestion du contraire n’est tout simplement pas crédible », a-t-il assuré.

Riposte, par média interposé, de l’avocat de la victime présumée: « c’était une agression sexuelle terrible », a affirmé Me Kenneth Thompson. La victime présumée « est une femme digne et respectable » qui témoignera contre l’ancien patron du FMI, a-t-il ajouté.

De nombreux journalistes étaient arrivés au tribunal plusieurs heures avant le début de l’audience pour tenter d’avoir une place dans la salle. Nombre ont couvert l’événement directement via le site de micro-blogs Twitter, en écrivant frénétiquement sur les claviers de leurs smartphones.

Dominique Strauss-Kahn, qui a quitté le tribunal vers 09H30 (13H30 GMT), devait rejoindre la maison luxueuse qu’il occupe depuis le 25 mai avec sa femme, à TriBeCa, un quartier « bourgeois-bohême » du sud de Manhattan.

L’ancien patron du FMI y est résidence surveillée depuis sa libération contre une caution d’un million de dollars. Il doit également porter un bracelet électroniques.

La chute de « DSK », une des personnalités les plus influentes du monde jusqu’à son interpellation le 14 mai dernier à bord d’un avion Air France en partance pour Paris, a provoqué un coup de tonnerre politique en France, où les sondages le donnaient favori dans la course à la présidentielle 2012.

En France, au Parti socialiste, Elisabeth Guigou, députée de Seine-Saint-Denis, a déclaré qu’elle avait « autre chose à faire » que de regarder la retransmission de l’audience.

« Je pense que les Françaises et les Français feront très bien la différence entre cette affaire qui est une affaire privée et le Parti socialiste », a-t-elle dit sur i-TELE.

Le porte-parole du PS Benoît Hamon a admis de son côté que la comparution de Dominique Strauss-Kahn constituait « évidemment une journée particulière pour les socialistes ».