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Danielle Mitterrand, ancienne Première dame de France et toujours militante, est morte à Paris à l’âge de 87 ans, 15 ans après le décès de son époux, le seul président socialiste de la Ve République, François Mitterrand.

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                                          Photographe : Miguel Medina :: Danielle Mitterrand, le 4 octobre 2011 à Paris
                                            photo : Miguel Medina, AFP

Le décès de la présidente de la fondation France Libertés a été constaté à 02H00 dans l’hôpital parisien Georges-Pompidou (XVe arrondissement), où elle avait été admise vendredi dans un état sérieux, puis placée sous coma artificiel dimanche.

Classée plus à gauche que François Mitterrand, celle qui refusait le rôle de « potiche » sera restée mariée 51 ans à cette grande figure politique, disparue le 8 janvier 1996.

François Hollande, qui ambitionne de devenir en mai 2012 le deuxième socialiste à l’Elysée, a salué « une grande dame, engagée très jeune dans la Résistance, qui avait mis son courage et son immense énergie au service de la cause qui valait pour elle, celle des libertés ».

Par tweet, sa compagne, Valérie Trierweiler, a rendu hommage à une « grande conscience humaniste », confiant l’avoir rencontrée pour la dernière fois « cet été à Latche au milieu des siens ».

Allusion à la maison landaise où se retrouvait la tribu Mitterrand, entre pins et océan Atlantique.

C’est jeune résistante que Danielle Mitterrand avait rencontré à Cluny (Saône-et-Loire), dans la maison familiale où s’était réfugié son père, celui qui était alors le capitaine Morland -son pseudonyme de résistant- recherché par la Gestapo.

Elle l’épouse le 27 octobre 1944, deux jours avant de souffler ses vingt bougies.

Soutien constant de ce séducteur patenté -il a eu une fille hors mariage, Mazarine, qu’elle avait étreinte tendrement lors des obsèques du défunt président-, elle lui donnera trois fils, dont le premier mourra tout bébé.

Mère de Jean-Christophe (né en 1946) et Gilbert (1949), celle qui était souvent appelée Tatie Danielle, par ricochet au surnom Tonton donné au chef de l’Etat, était grand-mère et arrière-grand-mère.

A l’Elysée, elle a été une Première dame discrète, mince et souriante, vifs yeux clairs et rieurs, élégance simple et classique, loin de toute extravagance « glamour ».

Mais c’est dans la défense ardente de causes tous azimuts qu’elle se déployait avec le plus d’ardeur: soutien aux peuples kurde et tibétain, à Cuba, au sous-commandant Marcos (Mexique), partage équitable de l’eau ou dénonciation de l’esclavagisme.

Celle qui voulait être Antigone proclamait « un objectif clair: un monde plus juste ».

C’est en 1986, pendant le premier septennat de son époux, qu’elle avait créé France Libertés, fondation qui a fêté en octobre son 25e anniversaire.

Née le 29 octobre 1924 à Verdun (Meuse), Danielle Gouze était la fille d’un directeur d’école -révoqué en 1940 par Vichy pour ne pas avoir dénoncé les élèves juifs de son collège- et d’une institutrice, tous deux militants de la SFIO. Elle rejoint le maquis à 17 ans comme infirmière bénévole et sera l’une des plus jeunes médaillées de la Résistance.

Elle était la soeur de Christine Gouze-Raynal, grande productrice de cinéma (« Vie Privée » de Louis Malle par exemple) et épouse, décédée en 2002, du comédien Roger Hanin.

Amatrice de reliure, Danielle Mitterrand a écrit plusieurs livres, dont son best-seller « En toutes libertés » (1996).

Elle habitait toujours rue de Bièvre, près de la Seine, dans la maison parisienne du couple Mitterrand, au coeur du Quartier latin.

Ces dernières années, elle s’était éloignée du PS, jugeant en 2007 que ses dirigeants n’avaient « pas la fibre socialiste ».

 

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